- ébouriffé
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• 1671; probablt provenç. esbourrifa, de bourro, lat. burra → 1. bourre♦ Dont les cheveux sont relevés et en désordre. ⇒ échevelé, hirsute. « Arnoux [...] avait les yeux rouges et la chevelure ébouriffée » (Flaubert). — Par anal. Hérissé. « Comme un panache ébouriffé » (Loti). ⊗ CONTR. Coiffé.ébouriffé, éeadj. Rebroussés et en désordre (en parlant des cheveux, des poils d'un animal).— Par ext. Tu es tout ébouriffé.⇒, ÉE, part. passé et adj.I.— Part. passé de ébouriffer.II.— AdjectifA.— Dont les cheveux ou les poils sont hérissés et en désordre. Une petite tête noire, toute crépue et ébouriffée (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 629).— P. métaph. :• 1. Il aimait qu'on fût plus « négligé », plus « ébouriffé ». Il souhaitait dans le discours ce qu'il appelait un « ordre sourd », un « air de génie et de liberté ».GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1948, p. 288.B.— Au fig. Qui éprouve un effet de surprise :• 2. « Je suis encore ébouriffé de votre fresque sur le petit nombre; eh! nous allons orner la lumière astrale de reflets! ... gare aux larves! ... »PÉLADAN, Le Vice suprême, 1884, p. 210.Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. dep. 1740. Fréq. abs. littér. :193.
ébouriffé, ée [ebuʀife] adj.ÉTYM. 1671, Mme de Sévigné; probablt à rattacher, comme le provençal esbourrifa « aux cheveux retroussés comme de la bourre », au bas lat. burra (→ 1. Bourre).❖1 Dont les cheveux sont relevés et en désordre. ⇒ Dépeigné, échevelé, hirsute. || Cet enfant est tout ébouriffé. || « Pierre l'Ébouriffé ». || Tête ébouriffée. || Chevelure, perruque, tignasse ébouriffée. || Cheveux (cit. 22) ébouriffés. — Pelage ébouriffé.1 (…) ce qu'il (M. de Grignan) aurait pu retrancher, c'est sa barbe de capucin; il est vrai qu'elle ne lui fait point de tort, puisqu'à Livry, avec sa touffe ébouriffée, vous ne pensiez pas qu'Adonis fût plus beau (…)Mme de Sévigné, 196, 23 août 1671.2 C'était l'heure du premier déjeuner. Des bols de café au lait encombraient un guéridon auprès du feu. Des savates traînaient sur le tapis, des vêtements sur les fauteuils. Arnoux, en caleçon et en veste de tricot, avait les yeux rouges et la chevelure ébouriffée (…)Flaubert, l'Éducation sentimentale, II, III.♦ Par métaphore. ⇒ Bizarre, complexe, compliqué.3 J'ai rencontré l'oasis que nous avons si souvent rêvée d'après quelques romans : une nature luxuriante et parée, des accidents sans confusion, quelque chose de sauvage et d'ébouriffé, de secret, de pas commun.Balzac, les Paysans, Pl., t. VIII, p. 14.2 Fig. et fam. (Personnes). ⇒ Ahuri, étonné, stupéfait, surpris.4 (…) j'en ai fait un (commentaire) sur cette pièce qui est extrêmement profond et merveilleux. Me Joli de Fleury pourrait en être tout ébouriffé.Voltaire, Lettre à d'Argental, 7 août 1762.❖DÉR. Ébouriffer.
Encyclopédie Universelle. 2012.